Qu’est-ce que le karma  ? (2024)

À quoi se réfère le concept de karma ?

Ce mot, qui vient de la racine indo-européenne « kr » signifiant action, désigne à la fois un acte et les fruits de cet acte. Ce concept est central dans l’hindouisme, le bouddhisme et le jaïnisme. Mais dans les croyances occidentales qui s’en inspirent, tel le New Age, ce concept, extrait de son contexte asiatique, est réduit à une loi de rétribution matérialiste : les difficultés et les épreuves de l’existence s’expliqueraient par un « mauvais karma »…

Cette conception occidentale du karma n’est pas sans rejoindre une certaine sagesse populaire : la chance se mérite par de bons comportements et la malchance peut être évitée en respectant les règles morales. De fait, comme le rappelle le dicton « on récolte ce que l’on sème », ceux qui vivent de manière moralement juste semblent, à long terme, davantage portés à être heureux… Mais une telle compréhension ne correspond absolument pas au karma asiatique.

Qu’est-ce que la doctrine du karma dans les religions asiatiques ?

En Asie, le karma est compris comme une sorte de loi mécanique de l’univers, aussi impersonnelle que la loi de la gravité, et donc totalement indépendante d’une transcendance ou d’un dieu juge qui sanctionnerait ou qui récompenserait. Selon cette loi karmique, tout acte intentionnellement positif crée un élan qui pousse à une renaissance heureuse, tandis que tout acte intentionnellement négatif ne peut qu’aboutir à une renaissance malheureuse. On ne peut pas poser un acte karmique par hasard, sans intention de le poser.

Les actes intentionnellement positifs procèdent de dix vertus (ne pas tuer, s’employer à sauver celui qui est menacé, ne pas voler, mener une vie chaste, ne pas mentir, ne pas médire, ne pas convoiter, partager, apaiser sa pensée et discerner avec connaissance) et les actes intentionnellement négatifs, de leur contraire (meurtre, vol, luxure, mensonge, calomnie, paroles injurieuses, convoitise, méchanceté et vues fausses). Par ailleurs en Asie, le karma est éminemment individuel : il ne peut y avoir de karma collectif, comme on l’entend dire parfois en Occident. La loi karmique suppose de croire dans le samsara, le cycle des naissances et des morts dont tout être vivant serait prisonnier, puisqu’il renaîtrait des milliers de fois, à travers toutes les formes possibles de vie sur cette terre, qu’il s’agisse des formes supérieures (êtres humains ou divinités) ou des formes inférieures (animaux ou êtres des enfers). C’est en cherchant à sortir définitivement du samsara, que Bouddha, au Ve siècle avant notre ère, a découvert la voie qui conduit à l’Éveil et qu’il a décidé de partager avec toute l’humanité.

Qu’est-ce que le karma dans l’hindouisme ?

Pour parler du karma, les hindous aiment utiliser l’image d’une pierre jetée dans un lac : de même que les ondes provoquées par celle-ci se répercutent longtemps à la surface de l’eau, le karma se manifeste dans la vie d’une âme pendant plusieurs cycles de réincarnation. « Le karma est l’éternelle affirmation de la liberté humaine. Nos pensées, nos paroles et nos actes sont les cordes du filet que nous jetons autour de nous », disait le maître spirituel hindou Swami Vivekananda (1863-1902).

Et dans le bouddhisme ?

Selon le dalaï-lama, le karma serait une loi logique et compréhensible : les actions intentionnelles, favorables ou défavorables, que l’individu pose dans cette vie auront des conséquences inéluctables dans cette vie ou dans une vie ultérieure. Il ne s’agirait donc pas d’injustice, même si parfois il peut sembler que des êtres innocents souffrent terriblement et inutilement.

Dans le bouddhisme, chaque acte doit se comprendre comme éphémère, ce qui ne l’empêche pas de laisser des « traces karmiques ». Ces traces karmiques en rejoignent d’autres et créent ainsi, chez l’individu, des tendances et des comportements difficiles à déraciner et à éviter. Chaque acte karmique produit, parfois après plusieurs existences, un fruit, qui sera favorable, défavorable ou neutre.

Les chrétiens peuvent-ils croire au karma ?

Dans le christianisme, le salut ne s’obtient pas par des efforts ou des mérites, mais par la grâce de Dieu : il est donné gratuitement par la mort et la Résurrection du Christ, fils de Dieu. Ce que saint Jean résume ainsi : « Dieu a tant aimé le monde, qu’il a envoyé son Fils, non pour juger le monde, mais pour que, par lui, le monde soit sauvé » (Jn 3,17). Le pardon divin étant donné gratuitement, l’accès à la vie éternelle l’est également, dès lors que l’on s’ouvre à l’Amour de Dieu. Au larron cloué sur une croix à ses côtés, Jésus ne dit pas qu’il faut qu’il renaisse dans une nouvelle existence… mais : « Aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis » (Lc 23,43).

De même, l’enseignement du Christ, mis en œuvre par ceux qui se réclament de Lui, amène à se soucier en priorité des exclus, des humiliés et des démunis sans se demander si leur malheur vient d’un karma défavorable. Mère Teresa à Calcutta ne se préoccupait pas de savoir si un intouchable agonisant dans la rue « payait » pour des actes négatifs dans une vie antérieure ; elle voyait en lui le Christ et se conformait à sa parole : « Chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petit* qui sont mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait » (Mt 25,40).

De plus, la croyance dans le samsara est incompatible avec la foi en la résurrection. En effet, la rédemption de l’humanité est donnée une fois pour toutes : « Comme les êtres humains ne meurent qu’une fois, après quoi il y a un jugement, ainsi le Christ après s’être offert une seule fois pour enlever les péchés d’un grand nombre, apparaîtra une seconde fois à ceux qui l’attendent, pour leur donner le salut » (He 9,27). Le Dieu de la Révélation chrétienne crée chaque être humain corps, âme et esprit, et c’est nominativement que chacun est baptisé en vue de son salut, et de sa résurrection au Dernier Jour.

Si l’on pense en termes de multiples renaissances, dans diverses conditions et à travers un temps incalculable, la question se pose : laquelle de ces renaissances ouvrirait à la promesse de la résurrection ? Quelle pourrait être une promesse de vie éternelle si le cycle des naissances et des morts devait se prolonger pendant un temps incalculable ? Et quelle efficience aurait le baptême (et tous les sacrements qui mobilisent toujours le corps, l’esprit et l’âme) si ce sacrement était donné à un être humain qui pourrait, après sa mort, ne plus en être un ? Le salut chrétien serait totalement vidé de son contenu.

Qu’est-ce que le karma  ? (2024)

FAQs

C'est quoi le karma d'une personne ? ›

Définition de karma ​​​ nom masculin

Dogme central de l'hindouisme, du bouddhisme, selon lequel la destinée d'un être vivant et conscient est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures. Bon, mauvais karma.

Comment le karma Agit-il dans ma vie ? ›

En bref, le Karma nous apprend que personne ne peut échapper aux conséquences de ses actes. Ainsi, si vous faites le bien autour de vous, vous accumulerez de l'énergie positive. Tandis que si vous faites du mal à autrui, une énergie négative viendra vous mettre des bâtons dans les roues de votre vie.

Quels sont les trois types de karma ? ›

Saṃcita-karma : c'est la réserve de karma, tout le karma qui a été créé dans nos vies précédentes; Prārabdha-karma : c'est le karma ayant déjà commencé à fructifier et qui est la cause de notre naissance; Āgāmin-karma ou kriyamāṇa-karma: c'est le karma dont les effets se feront sentir dans le futur.

Comment savoir si on a le karma ? ›

Karma signifie «action», ce qui englobe l'intention qui se cache derrière une action, donc les pensées, les mots, les gestes. Si j'agis généreusem*nt en surface, mais que je ne donne rien en réalité et que je pense en radine, mon action ne me vaudra pas un bon karma.

Qui contrôle le karma ? ›

Selon le bouddhisme, chacun est responsable de ses actes et de ses actions, et cela a un impact dans le présent mais aussi pour la réincarnation de chaque être selon cette religion. Le karma prend toute son importance dans cette règle de responsabilité de ses actions.

Quel est le contraire du karma ? ›

Les actes de chaque personne dans la même situation peuvent être différents, selon leur dharma. Ne pas agir selon son propre dharma est mauvais et appelé adharma.

C'est quoi le karma en amour ? ›

Une relation karmique désigne un lien romantique irrésistible qui se forme entre deux personnes. «Elle correspond aux retrouvailles de deux âmes qui se sont connues dans une ou plusieurs vies antérieures», explique Elisa Erin, hypnothérapeute et énergéticienne.

Quel est le pouvoir du karma ? ›

Le karma est une philosophie ancienne, qui continue d'influencer de nombreuses pratiques spirituelles à travers le monde. Alors, qu'est-ce que le karma ? En termes simples, le karma est une loi universelle de cause à effet. Selon cette philosophie, chaque action que nous prenons a une conséquence, positive ou négative.

Est-ce qu'il faut croire au karma ? ›

Croire au karma peut faire du bien. Bonne nouvelle, si les conséquences ne dépendent que de nos actes et non de la fatalité, alors nous avons la mainmise sur notre existence et la vie que nous voulons mener. Nous avons la capacité d'agir pour "inverser" les choses et remédier au négatif.

Quel est le synonyme du mot karma ? ›

Ce nombre, aussi appelé "chemin de vie" dans les religions bouddhiste et hindouiste, permet de savoir ce que réserve le karma à la personne en question.

Pourquoi on dit le karma ? ›

Le mot karma en sanskrit signifie « acte ». Mais c'est aussi le dogme central de l'hindouisme et du bouddhisme selon lequel la destinée d'un être vivant et conscient, est déterminée par la totalité de ses actions passées, de ses vies antérieures.

Quel est le chiffre du karma ? ›

Les nombres du chemin de vie qui portent une dette karmique sont 13, 14, 16 ou 19. Si vos calculs tombent sur l'un de ces nombres, vous avez surement une dette karmique à payer dans cette vie. Si votre numéro de chemin de vie est 1, 4, 5 ou 7, vous avez également une dette karmique.

Comment se libérer d'un karma négatif ? ›

La bienveillance est le meilleur moyen de purifier son karma. Les 4 accords toltèques peuvent nous aider à vivre sous le signe de la bienveillance, à abandonner la méchanceté et faire preuve plus souvent de gentillesse, d'ouverture d'esprit. Évitez le plus possible les jugements et gardez l'esprit positif.

C'est quoi le retour de karma ? ›

On utilise les expressions c'est le karma , retour de karma ou loi du karma pour commenter le fait qu'un évènement négatif arrive à une personne qui s'était mal comportée auparavant.

Quel est le pouvoir de karma ? ›

Le karma est la loi universelle de la cause et de l'effet. Vous récoltez ce que vous avez semé. Vous obtenez ce que vous méritez. Littéralement, karma signifie action une bonne action équivaut à un bon karma et inversem*nt.

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